Le chemin vers l’enseignement est rarement linéaire. Pour moi, il a été pavé de découvertes, de passions croisées et de rencontres enrichissantes. Animatrice, journaliste en herbe, ATSEM puis enseignante, j’ai exploré des univers variés avant de trouver ma place dans une école alternative. Aujourd’hui, je vous invite à découvrir ce parcours atypique, où chaque étape a nourri ma vision d’une pédagogie vivante, joyeuse et profondément humaine.
UNE NOUVELLE RENTRÉE, UNE NOUVELLE ÉNERGIE
Cette année 2025-2026, je ferai ma deuxième rentrée en tant qu'enseignante à temps plein, en école alternative. Dans mon école, nous pratiquons la pédagogie Montessori, ainsi que d'autres pédagogies et méthodes actives et bienveillantes, comme la pédagogie par le jeu, les intelligences multiples, ou encore la classe en forêt (Forest School), une matinée par semaine.
A l'approche de la reprise de la classe, je suis très heureuse et sereine (bien plus que l'année dernière, où j'étais très stressée par toutes les nouveautés et informations à emmagasiner !). J'ai hâte de retrouver les élèves que je connais déjà, et de découvrir les petits nouveaux.
MON PARCOURS ATYPIQUE : UNE RICHESSE AU SERVICE DES ENFANTS
C'est en classe de Première que j'ai commencé à rêver d'être enseignante. En toute logique, j'ai d'abord voulu vérifier si travailler en compagnie d'enfants était fait pour moi : j'ai alors passé mon BAFA, et travaillé en centre socioculturel et en centre de loisirs.
Mon parcours n'a donc pas commencé en classe, mais dans le monde de l'animation. Cette première étape a été un véritable laboratoire d'idées, où j'ai découvert les bases de la pédagogie active et l'importance du lien humain.
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Après avoir obtenu mon Bac, j'hésitais entre deux professions : enseignante en école primaire, ou journaliste. Ne voulant me fermer aucune porte, j'ai préparé un BTS Communication. Cela m'a donné l'occasion de faire un stage de plusieurs mois à la rédaction d'un journal : celui-ci m'a beaucoup plu, mais je préférais quand même me lancer dans l'enseignement ! Aujourd'hui encore, les compétences en design graphique, rédaction et marketing acquises lors de ce BTS me sont utiles dans mon métier multitâches de professeure des écoles.
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Une fois mon BTS en poche, j'ai rattrapé directement une troisième année de Licence Sciences de l'Education. C'est l'année d'études que j'ai le moins aimé : les cours magistraux 100 % théorie, et les trop rares travaux pratiques, très peu pour moi ! Etre au contact des enfants me manquait trop, alors je travaillais dans un périscolaire en marge des cours.
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Ma Licence validée, j'ai postulé en Master MEEF 1er degré (la suite logique). Et... j'ai été refusée ! Le jury n'a jamais voulu m'expliquer pourquoi (j'avais pourtant des notes très correctes et une moyenne générale de 14/20). Gros coup de mou, et en même temps, hors de question de changer de voie !
En attendant de pouvoir retenter ma chance pour intégrer le Master que je visais, j'ai passé et obtenu le CAP Accompagnant Educatif Petite Enfance, en 1 an et en alternance. Cela m'a permis d'acquérir une expérience de terrain en maternelle, auprès d'une tutrice très bienveillante qui m'a beaucoup appris. J'appelle ce diplôme mon "bouclier anti-chômage" : il permet de travailler en crèche, en multi-accueil, en jardin d'enfants, en tant qu'assistante maternelle, ou bien en tant qu'ATSEM en école maternelle.
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L'année suivante, j'ai postulé en Master MEEF, non pas à l'INSPE (j'avais toujours une petite dent contre eux, j'avoue 🙃), mais à l'ISFEC. Cet établissement est l'équivalent de l'INSPE, mais dans l'enseignement privé catholique. Si vous voulez plus d'informations sur ces établissements, j'ai rédigé cet article qui détaille leur fonctionnement. J'ai validé mon année de Master dans un contexte particulier (Covid, confinement, CRPE reporté de début avril à fin juin, vous voyez le topo). J'ai aussi passé le CRPE Bilingue allemand cette année-là, sans l'obtenir.
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Suite à cela, pour diverses raisons d'ordre privé que je ne détaillerai pas ici, je n'ai pas pu tout de suite enchaîner sur la deuxième année de Master. J'ai été ATSEM pendant 2 ans, avant de m'inscrire en Master 2 - à l'INSPE cette fois. Cette année s'est déroulée on ne peut mieux ! En plus, j'avais le bonheur d'enseigner en responsabilité, en tiers-temps, dans une classe de Petite Section. J'ai repassé le CRPE cette année-là, en le ratant à 0,75 point près !
L'année suivante, motivée par ma presque réussite au CRPE, j'ai travaillé en tant qu'animatrice périscolaire, afin de me consacrer en majeure partie à mes révisions. J'ai tout donné, et... j'ai raté le concours, à 0,50 point près, cette fois !
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A ce moment, je commençais à en avoir assez de mettre ma vie entre parenthèses pour un concours qui me restait inaccessible. Qui plus est, le CRPE ne dit rien de notre capacité réelle à enseigner ! Depuis plusieurs années, je m'intéressais de près à la pédagogie Montessori et à l'école du dehors. Cela m'a poussée à me renseigner sur les écoles alternatives (donc privées, hors contrat avec l'Education Nationale) qui pratiquaient ces pédagogies. J'ai trouvé une école près de chez moi, qui travaillait selon cette philosophie. J'ai envoyé une candidature spontanée, en me disant que je n'avais rien à perdre et tout à gagner à essayer. Eh bien bingo : j'ai été prise dans cette école, qui est juste l'école de mes rêves !
LE CHOIX DE L'ÉCOLE ALTERNATIVE : UNE ÉCOLE QUI A DU SENS
Dans l'école où je travaille, le respect du développement et du rythme d'apprentissage de chaque enfant sont au cœur de nos priorités. Pas de classes surchargées, d'évaluations nationales standardisées à faire passer à toute la classe en même temps, ni de hiérarchie à rallonge. Notre directrice est notre seule supérieure directe, et ça simplifie énormément la communication, ainsi que la mise en place de projets !
De plus, les pédagogies que nous pratiquons (Montessori, Forest School, pédagogie par le jeu, pédagogie Reggio) sont des méthodes dans lesquelles je me retrouve totalement. En effet, la combinaison de ces approches pédagogiques prend en compte les différents styles d'apprentissage, ainsi que les intelligences multiples.
Ces approches me permettent d'accompagner au mieux chaque enfant, en fonction du rythme de chacun. De plus, elles rendent les enfants très autonomes, curieux et créatifs. Bien sûr, ces méthodes ne font pas de miracle si un enfant a des troubles d'apprentissage par exemple, mais elles ont le mérite de prendre en compte les individualités, ainsi que le développement de l'enfant.
Aujourd'hui, enrichie par toutes ces expériences, je suis convaincue que l’éducation bienveillante ne se résume pas à une méthode, mais à une philosophie, qui place l’enfant au centre de son apprentissage, l'accompagne dans ses questionnements et nourrit sa curiosité.
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Mon chemin n’a pas toujours été simple, mais chaque détour m’a rapprochée un peu plus de ce qui me faisait vibrer. Aujourd’hui, je me sens à ma place, dans une école qui a du cœur et du sens. Et en cette rentrée, c’est avec beaucoup de joie (et un brin d’émotion) que je retrouve ma classe.